Une vie pour la mienne - Laurent GRIMA

   






Titre : Une vie pour la mienne

Auteur : Laurent Grima
Editions : Librinova
Année de parution : 2023


Cette chronique est librement écrite en service presse.


Ma Friche Urbaine : UTQPV - Urbanisme Transitoire des Quartiers Politique de la Ville. Avec un peu d'intuition, j'ai foncé dans le projet ! Résultat, un atelier d'enluminure et de calligraphie à peine ma formation finie. Ma vie est accélérée en ce moment, mes vœux sont exaucés à toute vitesse et ce n'est pas étonnant car à mon retour dans la ville des lumières, il m'est arrivé quelque chose d'étrange et agréable : la serveuse du restaurant où j'étais invitée m'a offert un trèfle à feuilles. Je l'ai rangé dans mon agenda pour que la chance sache ce que j'avais sur le grill en ce moment.

Donc, enluminure, écriture, littérature, poésie, calligraphie, la vraie vie !  Toute ma gratitude à ma bonne étoile, à mon ange gardien ou aux vents favorables, aux marraines, aux dauphins, et pardon des oublis !

Je revis, je relis et du coup, j'ai promis à Laurent Grima une chronique de son nouveau roman tout frais sorti des presses. Je lui ai promis pour une raison particulière. en revenant sur les réseaux, j'ai lu qu'il encaissait un coup dur - et comme c'est un domaine que je connais bien, je voulais mettre mon grain de sel.

En effet, le plus difficile n'est pas de faire face, de surmonter l'épreuve ou de poursuivre son chemin avec détermination, c'est de ne pas laisser l'amertume s'immiscer dans les interstices. Donc pour que les cruches cassées continuent de laisser passer la lumière, voici une goutte dans l'eau du moulin ;-)


Pourquoi ce roman m'a valu une nuit blanche

J'avais déjà lu Les trois vies de l'Homme qui n'existait pas en 2020 pour le Prix des Auteurs Inconnus et j'en ai gardé un souvenir très prégnant, surtout des gants Mappa et de l'assiette de spaghettis. Désormais je ne vois plus la bolognaise, ni le latex rose du même œil. J'aime le style grave et fantaisiste de l'auteur, sa facilité à transformer la tragédie en bonheur, oui, oui, à ce point ! Est-ce son métier qui lui donne cette sensibilité ? Je ne sais pas mais j'avoue que je suis très sensible à cette réconciliation des extrêmes, de la mort et de la vie.

Pourtant, en débutant le roman, j'ai été un peu déroutée. Je me retrouvais plutôt dans l'ambiance d'un pacte avec le diable, en mode Loi du Talion. Les éléments du début du récit étaient encore trop disparates pour vraiment prendre la mesure psychologique de l'intrigue. C'est pour cela qu'il y a un côté thriller évident pour moins. Pendant les premiers chapitres, je percevait la dissonance, entre des évocations de moments quasi idylliques entre deux frères, quasi trop beaux pour être vrais et le quotidien glauque de Mathias, mais les contours de la fracture n'étaient pas très nets.
Je en sais pas pourquoi, c'est à l'apparition de Jeanne que j'ai mordu à l'hameçon et que j'ai entrevus la vérité cachée.
Et là, plus moyen de m'arrêter de lire ! Je voulais savoir, je ne pouvais pas m'endormir sans vérifier mes hypothèses...


Subversif ou politiquement incorrect ?

... Et l'auteur s'amuse : il crée des situations qui correspondent exactement aux hypothèses qu'on pourrait formuler pour réaliser le contrat dans les meilleures - ou moins pires 😇 conditions possibles !
La vie -ou l'au-delà- nous réserve les surprises dont nous avons besoin à chaque instant. Et le personnage est "obligé" de se recalculer à chaque épreuve. Autant dire que l'idée d'une mort annoncée et imminente ne déclenche pas que des raisonnements très brillants : certaines options honteuses se présentent parfois, bien tentantes et hélas si vraies. Voilà qui me rappelait un peu l'expérience de Milgram :


Cela dit, la fin n'est pas du même acabit ! Même si le désespoir semble gagner le héros pris au piège, un certains nombre de détails se cristallisent au fur et à mesure pour renverser la vapeur. Ce qu'une personne isolée ne parvient pas à réaliser - même quand il s'agit de sa propre vie et de sa propre mort, et bien son cercle, son entourage ou sa tribu lui offre la possibilité de le gagner.
Pas son psy, ni les institutions ou les autorités. Ses proches, amis, parents ou connaissances, qu'importe.
Mais pour autant, la gratitude n'inonde pas la fin : il n'y a pas de bons sentiments et même au contraire, il y a des blessures ouvertes, le choix du risque, de l'aventure et de la vie.
Une vie pour la mienne pourrait être un précis d'antifragilité (Voyez dans la PAL ci-dessous)

Et en plus, il y a le rôle de l'au-delà, je ne vous en dis pas davantage mais cela ne semble pas très catholique non plus....

Les écrivains sont des visionnaires

Cela dit, il se passe des choses étranges autour de ce roman aussi, si vous avez suivi l'actualité Facebook de l'auteur : effraction, vol de supports vidéo, inquiétudes, bref. Sur un autre plan, c'est un roman qui se joue autour du roman. Or je suis intimement convaincue que les écrivains ont le pouvoir de hisser leur imagination au niveau de la réalité, un peu comme pour ce fameux portrait de Dorian Gray. Les thèmes qui sont traités, la mort, le deuil, la fraternité, la honte, la culpabilité, l'amour refusé ne pourraient-ils pas se retrouver propulsés dans la réalité comme une boite de Pandore de poche en quelque sorte ? Ou alors l'inverse : est-ce que Laurent Grima maîtrise tellement l'écriture qu'il arrive à imbriquer et confondre la réalité et le romanesque ?
A mes yeux, Laurent Grima est un flamboyant Don Quichotte à la conquête de l'humanité !


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  • A voir sur Babelio : https://www.babelio.com/livres/Grima-Une-vie-pour-la-mienne/1471958

Dans ma pile à lire de la fin mai






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