Thomas Palpant - C'était comment avant internet ?

 

Titre : C'était comment avant internet

Auteur : Thomas Palpant

en autoédtion

Année de parution : 2020


Cette chronique est écrite pour le Prix des Auteurs Inconnus- Sélection 2020

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On ne vieillit pas, on prend de la valeur !

A bientôt 50 ans, je m'étonne de ce phénomène étrange : à la fois, je suis la même qu'avant - celle qui regarde/ait l'école des fans, le Muppet Show et Starsky et Hutch, celle qui rêve/ait et qui se passionne/ait pour des riens, et à la fois, comme il n'y a pas assez plus de place sur mon gâteau d'anniversaire pour toutes ses bougies, soit je résume à 5, soit je n'en mets pas. Bon. Indéniablement, la jeune génération est là, avec ses codes, ses impératifs, ses coups de gueule et ses coups de cœur !
Je vois bien que le temps passe mais "extérieurement", il avance en ligne droite et "intérieurement", il suit les mêmes cycles, il revisite les émotions, les thèmes, les découvertes. Un peu claustrophobe de l'espace-temps, je me sens plutôt angoissée à l'idée de permanence, mais en même temps, j'apprécie particulièrement les moments d'universalité - les parenthèses hors du temps, qui nous mettent à égalité.


Du coup, j'aime bien l'idée de Thomas Palpant et le titre du livre ne ment pas ! 
L'histoire m'a vraiment propulsée dans le temps de ma jeunesse, quand j'écrivais des lettres, je rembobinais 100 fois la cassette pour écouter JJG en boucle, quand le téléphone avait un cadran rond avec des trous pour chaque chiffre qui faisait tic-tic-tic et que le copilotage exigeait des compétences en origami Michelin. Si vous ne comprenez pas ce paragraphe, tout ira mieux après que vous ayez lu ce roman, ou plutôt la moitié de ce roman.... 

Le "Chill" du XXIème siècle

... car on découvre bien plus ! Comme deux histoires s'entremêlent, celle de Paul qui se retrouve à soutenir sa famille et celle de Flavie, une ado lambda (et en écrivant ce mot, je m'imagine qu'il peut déclencher les foudres de la jeune génération !), il y a un effet de ping-pong entre deux époques symétriques : 1990 et 2010 avec le basculement du millénaire en plein milieu. Comme lectrice, impossible de ne pas me positionner : je me retrouve à juger, tirer des conclusions et émettre des interprétations. Les fils de vie des personnages supports sont aussi parallèles que les deux cordes des kermesses, quand la balle devait atteindre la bassine tout au bout et appartiennent à deux univers apparemment opposés : analogique et virtuel. C'est là où Thomas en connaît un rayon vu son parcours en community management : ce qui m'a plus du coup, c'est qu'en partant d'"avant", je me suis laissée entraîner dans l'"après" et que la discussion finale qui confronte les deux générations m'a paru d'une limpidité époustouflante. C'est super réussi : les préjugés tombent à la lumière de la compréhension. On peut dire qu'au lieu d'une morale à l'emporte-pièces du type "c'était mieux avant", j'ai apprécié le flow très inclusif, observateur, amusé qui laisse rêver... et donne envie d'en savoir plus ! J'avoue que j'ai appris plein de mots à doter de # si on surfe sur les réseaux. Les émissions littéraires de demain sont déjà là masi au lieu d'un mode d'emploi, on peut lire les romans de Thomas Palpant : la grande Diva est sur Twitch, sur Tweeter, Instagram, Facebook, etc, etc et hors de tout drama soutient des initiatives indépendantes et surtout la liberté d'être chill !!!


L'art des transitions

Pas si simple d’être en mouvement et de quitter le confort de sa bulle et de sa communauté : la souplesse de ce récit est un challenge et ce qui est au top, ce sont les transitions ! Le sujet peut paraître secondaire mais je me suis rappelé que le moment que je préférais dans Scoubidou, c'était la spirale psychédélique qui séparait les scènes. Et en général, j'ai toujours beaucoup aimé les changements de plan des feuilletons de mon enfance, ce passage infime qui relie l'instant d'avant (épuisé car on en a tiré toute la substance) à celui d'après qui est rempli de toute la richesse de la nouveauté et de l'inattendu : vous voyez ce que je veux dire ?


Ce roman restera pour moi l'exemple absolu des transitions réussies entre les chapitres : c'est complètement magique et si le procédé est largement utilisé dans l'audiovisuel, c'est la première fois que je le vois aussi abouti dans un roman. Et si, ou plutôt quand, l'occasion se présentera de rencontrer l'auteur, je lui demanderai d'où vient sa sensibilité au point de bascule, à la fracture d'espace-temps, à l'imperceptible légèreté de l'être :-)



Pour en savoir plus sur l'oeuvre de Thomas Palpant

Amazon : https://www.amazon.fr/Thomas-Palpant/e/B074DGCC9C%3Fref=dbs_a_mng_rwt_scns_share


Dans ma pile à lire de juillet

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