Une coccinelle dans le coeur



Titre : Une coccinelle dans le coeur


Auteur : Angie Le Gac


Editions : autoédition/ Amazon


Année de parution : 2018


Cette chronique est écrite pour le Prix des Auteurs Inconnus - 2018-2019.


"Pincez-moi, c'est impossible !"

Un jour, lors d'un atelier cirque, perchée sur une planche posée sur un rouleau, je me suis aperçue que l'équilibre n'est pas un point fixe. C'est une oscillation constante où l'on change de sens avant de tomber. En lisant Une coccinelle dans le cœur, j'ai eu exactement la même sensation. A tout moment, le fil de l'histoire est tendu et l'on craint qu'il se brise. C'est que l'héroïne souffre de troubles bipolaires qui lui donnent une vision distendue de la réalité : entre le bonheur absolu et le désespoir mortel, avec tout le panel des émotions qui va avec. Par conséquent, sa vie fait de grandes embardées et nous aussi, qui suivons ses aventures à perdre haleine. Est-elle responsable ? Coupable ? Victime ?
L'improbable succède à l'inattendu, et à peine a-t-on repris son souffle dans un havre de paix que l'imprévisible vient tout bouleverser.
 Angie Le Gac réussit le tour de force de nous faire entrer dans un récit bipolaire également où le meilleur et le pire se mêlent, où rêves et cauchemars ne sont pas très bien délimités et où le destin des personnages est encore bipolaire, voire multipolaire ! De nombreux sujets sont ainsi explorés : la maternité, l'amour filial et maternel, le couple, le quotidien, la carrière professionnelle, les services médicaux et sociaux, l'amitié.


Le temps comme allié

Le sommaire pose le cadre immédiatement : la répartition par date, par mois et par année, nous propose une vue d'ensemble sur 10 ans de vie, qui sont aussi intenses que 10 vies. La reprise du journal intime de l'héroïne à intervalles réguliers nous fait entrer aussi dans le grand cycle de l'univers : celui du temps qui passe, qui sépare et qui réunit, une roue universelle qui redistribue les chances. Elena en a bien besoin, de la chance, avec tout ce qui lui arrive. Et elle en a aussi. Par exemple, en la personne de sa mère qui lui voue un amour inconditionnel et joyeux, envers et contre tout. Ou alors ce Simon-courage, tellement magistralement amoureux, malgré la vérité de la maladie mentale.Et plus encore, cette détermination qui est celle de la jeune fille de se battre jusqu'au bout et de rester debout dans la défaite et dans l'adversité.
Ce que je trouve le plus émouvant, c'est l'art qu'a Elena de se raccrocher à des détails pour surmonter ces crises : des messages sur internet, une idée positive, ... Elle risque constamment d'être emportée dans le tourbillon de son imagination et elle réussit à surmonter des épreuves effroyables.
Au sein de ce récit empreint de tant d'humanité et d'émotions, les protocoles administratifs, sociaux ou judiciaires paraissent parfaitement inadaptés, sourds à l'évidence, iniques et insensibles.  Comprendre les affres d'Elena, c'est voir le monde autrement. Ces 10 années sont un cycle. Elles ouvrent les portes sur l'avenir.

Un style lumineux

L'autrice maîtrise les genres : suspense voire fantastique, poésie, narration,dialogue, documentation. Ce roman sait s'adapter aux différents registres. Si certains passages relèvent de la romance, d'autres développent des thèmes plus sombre. En fil rouge, quelques strophes de chanson en tête de chapitre par exemple, m'ont laissée dubitative. Est-ce pour la poésie des paroles ? Est-ce pour la carrière du chanteur ? Est-ce pour l'air ou la musique ? Personnellement, j'aurais choisi Freddy Mercury ou Gloria Gaynor - mais je reconnais que ce choix serait tout personnel, parce que ce sont leurs titres qui m'encouragent quand les nuages s'amoncellent au dessus de ma tête !

Alors que les morceaux de rock évoqués me paraissent plutôt troubles, le style d'écriture de ce roman est solaire et lumineux, avec des flashs poétiques irrésistibles : le mannequin chiffonné ou la coccinelle, pour n'en citer que deux. A chaque page, on court de trésor en trouvaille avec des attentions magnifiques. La chute n'en est que plus cuisante, mais à chaque fois, on se relève, on garde la tête haute, le "show go on". Comme l'indique la quatrième de couverture, on peut en effet considérer que la maladie est le thème central de ce roman. pourtant, je l'ai lu comme un apologue de la vie, celle qu'on aime malgré les revers et qui finit par retourner les boomerangs qu'on lui a envoyés.
Avec cette tragédie de la bipolarité, ce roman fonctionne comme une catharsis : je l'ai refermé plus calme, plus centrée, en ayant pris la distance qu'il faut avec les aléas du quotidien.

C'est un roman de l'essentiel.

Une leçon d'amour.

Un hymne à la vie.

Que lire ensuite ?

Le quatrième Royaume de Daniel Rigaud

 Alors là, aucun rapport ! Sinon peut-être les étoiles sur la couverture et une certaine idée de l'humanité. C'est en parcourant le service Simplement Pro que la jacquette m'a attirée : la voûte céleste me fait toujours rêver. La quatrième de couv' a confirmé ma curiosité : "Tiens, je vais apprendre quelque chose de nouveau", me suis-je dit... et vous saurez bientôt si c'est le cas. En attendant...

Une coccinelle dans le cœur - Angie Le Gac

Pour l'avoir à soi : https://www.amazon.fr/Une-Coccinelle-dans-Coeur-Angie/dp/1983751707


ou encore avec tous les commentaires et citations :https://www.babelio.com/livres/Le-Gac-Une-coccinelle-dans-le-coeur/1019490


La page Facebook de l'auteure bien sûr : https://www.facebook.com/angie.legac

Une lecture en vidéo que j'ai adoré écouter : Sapristi, je ne la retrouve plus !Du coup, pour connaître quand même l'autrice, je vous lie ADN avec mes plus plates excuses.


Retrouvez les chroniques du Prix des Auteurs Inconnus sur la page Facebook : https://www.facebook.com/prixdesauteursinconnus/

Commentaires

Articles les plus consultés