Brûler la Neige, Mustafa Öztürk

 

Titre : Brûler la Neige (Çıkmaz sokak en VO)
Auteur : Mustafa ÖZTÜRK
Editeur : Amazon.com

Le monde va si vite que ce roman vient juste de paraître en précommande sur Amazon.

En 2024, je me suis propulsée à Istanbul pour 3 mois avec le rêve d'y rester. Bon, c'est un échec, j'ai dû me plier aux contraintes diplomatiques des 90 jours du visa touristique. C'était mieux que rien et durant ce séjour, j'ai réussi à passer une journée entière sous la pluie avec un calligraphe -influenceur Youtube en liberté financière-romancier. La chance.

Pour une Française de la campagne bressane (fermes en pisé construites comme des forteresses autour de cours peuplées par les poules, les chiens méchants et les outils de jardins, entourées de fossés à purins et creusets d'histoires à laver en famille), Istanbul est un Eldorado et l'écart culturel peut sembler glissant. Heureusement, Mustafa a étudié le français et la littérature, il travaille en traduction et il a voyagé plusieurs mois en France. Il comprenait les idées que Google translate tentait de redire sans succès. Il comprenait le sens au travers des absurdités de traduction et de mes choix d'émoticônes improbables. Cette rencontre a été mythique. Je suis venue l'accueillir vers 7h en gare d'Halkalı où un militaire m'a offert le café que je n'arrivais pas à obtenir de la machine automatique ;-) Bref.

La vie est dure

Son roman, Impasse dans la version originale, édité et réédité en Turquie, déploie un univers onirique fortement ancré dans notre époque, avec de nombreuses références aux traditions culturelles : l'argot d'Ankara, le thé, les symboles du combat, le duel par exemple comme version du panache français.

Le tableau peut paraître sombre et j'avoue que c'était ma première impression aussi. "Oulah, Les Turcs n'y vont pas avec le dos de la cuillère." Certes, surtout que pour mieux comprendre cet écart culturel, j'ai cherché un auteur turc célèbre en France et je suis tombée sur Topaz d'Hakan Gündaj, une histoire vraiment sordide d'arnaques et de toursime où l'argent et le sexe semblent être les seules références. Beurk.

C'est ce qui a réveillé ma motivation pour la publication de Brûler la Neige.

Parce que si on laisse parler ce qui n'a rien à dire, on va se laisser piétiner ou manger tout cru selon les cas.

Le Nouveau Livre Rouge de Carl Jung

Une autre des raisons pour lesquelles je trouve que ce roman a toute sa place, c'est que j'ai consulté, et apprécié, le livre secret de Carl Jung en grand format à la BM de Lyon Part-Dieu. Il est feuilletable par ici : livret-livre-rouge-musee-guimet.pdf

La puissance des symboles nous rappelle que nous sommes tous Un, au travers du temps et de l'espace. L a même énergie spirituelle se dégage des scènes de Brûler la Neige. Oui, il y a cette part d'Ombre que chacun porte en soi et qui s'est cristallisée dans son enfance. Oui, il y a cette critique sociale des ravages de la misères en banlieue des grandes villes. Oui, ce qu'on cherche, c'est comment remporter la bataille de la vie. Mais au final, ce qui est à comprendre n'est pas d'ordre moral. Les menottes de verres, le cerveau renversé, le double duel dans la réalité et dans la psyché, l'écharpe salvatrice, Hassan l'Insecte ou la Reine prisonnière de la Nuit (un homme en l'occurrence), les images parlent toutes le langage de la puissance. Elles l'assument.

Il est temps d'assumer aussi notre part d'Ombre et d'ôter le masque de la convenable bienveillance qui le recouvre. Enfin, tel est mon intention personnelle aujourd'hui, et il ne me semble pas que je sois la seule....

Les enfants pardonnent mais n'oublient pas

C'est une réalité. Et le challenge réside peut-être dans le fait de se pardonner à soi-même, dans le rôle qu'on a accepté d'endosser par faiblesse et mendicité d'amour. Il y a un temps où il est indispensable de détacher les pans du passé, ses morceaux d'armure ou de bouclier qu'on a mis une vie à forger. En travaillant sur la transcription des traductions du roman, j'ai croisé la route d'un livre troublant : Monsieur Gurdjeff de Louis Pauwel... Troublant car il s'étonne des expériences énergétiques relatées par les élèves de ce mystique qui désarçonne. Troublant parce qu'il cite Barjavel comme un inconditionnel de Gurdjeff et pour moi qui suis une inconditionnelle de Barjavel, c'est important. Troublant enfin car il s'agit du sujet qui m'anime aujourd'hui : l'énergie. Sauf que le terme reste diffus et insaisissable rattaché à des interprétations exo/ésotériques.

Pour faire court, en découvrant l'EFT-Emotionnal Freedom Technique, j'ai compris qu'on peut dialoguer instantanément avec son inconscient. L'énergie est ce dialogue.

Et ce roman se tient à la porte de ton inconscient. A toi de voir si tu choisis de l'ouvrir ou pas.

Cette chronique est réalisée librement.

A venir : Ambition sous surveillance- un page-turner qui ne vous laisse pas respirer

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