"Edition", d'accord ; "Auto", pourquoi ?



Comme de telles initiatives me font rêver et me rendent un peu jalouse, j'ai décidé de me lancer dans l'interview :-)

1/ Est ce que l'auto-édition est un choix ? Si oui pourquoi et si non pourquoi s'être quand même lancé dans l'aventure.


Pour ma part, l'écriture est un choix, enfin un besoin assumé, en quelque sorte.  Ensuite, je dois dire que la forme d'édition ou de publication ne m'importe guère. C'est vrai que lorsque mes deux ouvrages édités ont été choisis, je me suis sentie fière comme jamais, comme si ce choix par un tiers légitimait mon écriture. Bon quelques années plus tard, le soufflé est retombé...

Sinon, la plupart des textes que j'écris appartiennent aux pages de mes agendas qui s'égarent dans mes tiroirs... Et je dirais aussi que les textes dont je suis le plus satisfaite sont écrits pour moi plutôt que pour les autres... 'est de l'autolecture et de l'autoédition très très personnelle ;-)

2/ Est-ce que vous fonctionnez avec des prestataires de service ? (genre édilivre, lulu, librinova) ou vraiment tout seul ? Et toujours le pourquoi ?


Il faut dire que j'accompagne des projets d'écriture : je suis installée en profession libérale en tant qu'"écrivain pour les autres". Pour l'option d'un autre prestataire, à chaque fois, je considère tous les aspects pour donner le meilleur conseil possible. Je crois que la solution est mathématique, une quadrature du cercle en quelque sorte.
  • Vu le rapport entre le temps disponible et celui que l'auteur veut bien consacrer à son projet d'écriture ;
  • Sachant l'argent disponible au début, à quoi s'ajoute la somme, évidemment proportionnelle, éventuellement générée au cours de la publication ;
  • Considérant les compétences, expériences passées et la résistance à l'erreur de l'auteur en devenir ;
  • Et prenant en compte l'intention du lectorat rêvé ou idéal ainsi que le caractère de l'auteur lui-même,
je déduis la proportion des tâches susceptibles d'être réalisées, moyennant du temps, de l'argent et de l'engagement, sachant que toute sous-estimation de mission revient à du coaching et toute surestimation, à de l'insatisfaction... et donc, je propose une plateforme Bookélis, Publishroom, BOD, Wibibook (si on veut continuer la liste commencée dans la question) et évitant résolument les éditeurs qui font du compte d'auteur plus ou moins déguisé et en gardant Amazon pour la fin pour des raisons globales.


Par exemple, nombre de projets ne voient jamais la jour à cause de la masse des décisions à prendre comme le visuel de couverture ou le grammage du papier sans parler de la largeur des marges, etc. En fin de compte, cela revient au même que pour les livres imprimés trop vite et en trop grand nombre et qui finissent par encombrer le garage. Le regret liés au premier échec n'a d'égal que l'amertume du second.



3/ Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?


La plupart du temps, il s'agit de soucis liés à l'informatique : la mise en page finale qui ne ressemble pas à celle que l'on a souhaitée, par manque de connaissance. Cependant, tout ce qui ne tue pas rend plus fort, alors, finalement, ce ne sont pas tant des difficultés que des grades sur l'échelle de la réussite ;-)

4/ Comment faites-vous pour vous démarquer des autres auteurs ?


Ma mission principale consiste justement à essayer de me démarquer le moins possible !!! Bizarre ? Pas tant que cela si l'on prend en compte deux grandes lois de la vie en société (enfin, je crois !) :

Primo la concurrence. Étymologiquement, c'est une course à  plusieurs. Donc, il est essentiel d'avoir des concurrents en bonne santé et assez proches pour que le challenge soit beau. Sinon, on risque de se retrouver tout seul à crier dans le désert. Mon illustration favorite de cette tendance dans le commerce est la banque. Si vous observez l'implantation des banques, vous remarquerez que des groupes se forment autour des places. Banque pop, Poste, Caisse d’Épargne, Crédit Agricole, etc, sont les grumes de belles grappes qui pour autant offrent les mêmes produits bancaires et financiers sur un marché hyper réglementé et contrôlé !

Secundo : notre intérêt pour le même.Cet autre aspect est tellement humain. Nous avons tous tendance à aller vers le connu... et les publicitaires le savent bien, qui s'évertuent à rendre commun le plus isolé des gadgets. Pour un livre, nos réactions de lecteurs sont déjà très codées par une histoire littéraire qui a creusé les sillons. Chaque genre a ses codes. Certes, il est très douloureux de le reconnaître pour un auteur qui ne s'est pas toujours "autocatégorisé", mais peu ou prou, tôt ou tard, les lecteurs auront besoin de la faire pour parler de son livre tout simplement ! Sinon, on reste dans l'indicible ou l’indescriptible, ce qui n'est pas une panacée au niveau de la promotion. De fait, on gagnerait tous à analyser nos principes de choix. Et je crois que la similitude attire autant que la différence inquiète. Partez en voyage, et vous constaterez que le lait n'a pas du tout le même goût en sachet mou qu'une brique ! Et pourtant, Candia est là !

Je profite de cette idée pour saluer l'ingéniosité de Bookstation, qui connectent les acteurs des mondes du livre et se sont trouvés à reréfléchir aux mots clés caractéristiques. Depuis Dewey, de l'eau a coulé sous les ponts et il est temps de revoir la classification décimale à la lumière des nouvelles technologies. C'est courageux et tRRRRèèèèèèèèèèèès prometteur. Voyez par là : https://www.book-station.fr (l'inscription est gratuite, soyez sans crainte !)


5/ Quels sont les avantages de l'auto-édition ?


 Hormis la liberté, souvent mise en avant, je soulignerais le plaisir de participer avec d'autres indépendants à une aventure qui change la vie ! j'ai tenté de devenir speakerine pour expliquer que cette chaîne du livre devient un éventail de possibles dans l'autoédition.

Et la plus belle preuve de cette faculté de l'autoédition à faire des liens, c'est que sans l'autoédition, je n'aurais pas eu le plaisir de découvrir l'Imaginarium ou Nualiv' si la littérature indépendante n'existait pas.

Donc, lors d'un voyage dans le Tarn que j'espère prochain, je ne manque pas d'y faire un tour !

Plein de bonnes choses à toute l'équipe et de belles pages, bien sûr !

Bises,
Céline.


PS : un aperçu des livres autoédités par ici (avec aussi les 2 "édités"): http://cebedoc.com/bibliographie


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